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Couvrir une crise sanitaire — André Picard

Andre Picard

18 min | Publié le 8 novembre 2021

Depuis le début de la pandémie, les Canadiens se tournent en grand nombre vers Internet pour s’informer. Avec la crise est venue une surabondance d’informations — pas toujours fondées —, ce qui complique grandement la recherche de faits et de sources crédibles. André Picard, auteur et journaliste primé et chroniqueur santé au journal The Globe and Mail, nous parle de son expérience de la couverture journalistique durant la pandémie, des effets des médias sociaux sur son travail et des répercussions à long terme qu’il espère que la COVID-19 aura sur les systèmes de santé au Canada.

Cet épisode est disponible en français et en anglais.

Transcription

Alex Maheux

Bonjour et bienvenue au Balado d’information sur la santé au Canada. Je suis votre animatrice, Alex Maheux. Dans cette émission de l’Institut canadien d’information sur la santé, nous allons analyser les systèmes de santé du Canada avec des patients et des experts qualifiés. Restez à l’écoute, car nous irons au-delà des données pour en savoir plus sur le travail qui est fait pour nous garder en santé. 

Aujourd’hui, nous parlons avec le journaliste renommé du Globe & Mail, André Picard. André est aussi un auteur connu et a reçu des doctorats honorifiques de six universités différentes. André nous parle de son expérience de reportage durant la pandémie, comment les médias sociaux ont changé son travail et les effets qu’il espère que la Covid aura eus sur les systèmes de santé au Canada. 

André Picard, merci de vous joindre à nous. Bienvenue au balado. Je peux voir que vous avez poussé une petite barbe de pandémie. Comment allez-vous aujourd’hui? 

André Picard

Très bien, merci, et merci pour l’invitation 

Alex Maheux

Pas de problème, c’est notre plaisir. André, vous êtes un journaliste de santé le plus connu au Canada. Votre réputation est vraiment critique au travail que vous faites. Comment avez-vous fondé la confiance de vos sources d’information et aussi de votre audience, depuis le début de votre carrière? 

André Picard

Je pense que ç’a commencé tranquillement, ce n’était pas planifié. J’étais journaliste. J’ai commencé comme étudiant au Globe & Mail, il y a 35 ans maintenant, et graduellement je me suis intéressé à la santé un peu par accident. J’étais intéressé au sida, à l’époque. C’était nouveau, ç’a n'intéressait pas les vieux au journal. Alors, j’ai commencé la couverture du sida et, généralement, on a juste ajouté un peu de temps en temps des sujets différents et on devient presque par défaut un expert dans le domaine en le faisant. 

Alex Maheux

Qu’est-ce qui vous intéresse le plus par rapport au domaine de la santé? Pourquoi vous avez en fin de compte choisi de devenir journaliste de santé spécifiquement? 

André Picard

Bien, pour moi, la santé, c’est quelque chose qui intéresse tout le monde individuellement, collectivement. Moi, la médecine ne m’intéresse pas trop, trop. Qu’est-ce qui m’intéresse, c’est la politique de la santé et l’effort qu’on peut mettre pour changer la vie des personnes, combien d’argent ils gagnent émergement, etc. C’est ça qui fait vraiment une différence à la santé et non la médecine; le curatif est moins important, est moins intéressant pour moi. 

Alex Maheux

Je veux vous ramener un peu en arrière, peut-être à une des premières crises de santé que vous avez vécues comme journaliste. C’est la crise de l’Enquête Kraver des années 1980. Certaines personnes vont peut-être s’en rappeler. C’était où il y a eu la contamination de sang de milliers de Canadiens et de Canadiennes par le virus du sida et de l’hépatite C. Je le mentionne parce que je trouve qu’il y a des parallèles intéressants entre cette crise-là et aussi la crise qu’on se trouve dedans maintenant; c’est la Covid. Qu’est-ce qui a changé peut-être depuis ces deux crises et est-ce qu’il y a quelque chose qui se ressemble entre les deux, vous croyez? 

André Picard

Oui, je pense que le scandale du sang contaminé a occupé ma vie pour plusieurs années. J’ai fait une couverture assez à fond de ce scandale. Ça m’a intéressé encore parce que c’est une question de politique, c’était un groupe négligé : les hommes gais. On les a négligés, ils ont donné du sang. Les gens qui ont eu des transfusions ont eu le sida, des grands-mamans, etc. Alors, ç’a changé tout l’impact de cette pandémie il y a longtemps, il y a une quarantaine d’années. Et on voit ça aujourd’hui. On voit les mêmes choses qui se répètent. Il y a des gens dans la société qui sont beaucoup plus touchés par la Covid que d’autres et c’est toujours les gens marginalisés. C’est des gens qui travaillent dans les domaines plus payants, dans les maisons d’hébergement. C’est des femmes avec des enfants, c’est des aînés. Tous les gens qui sont un peu citoyens de deuxième classe dans notre société sont toujours frappés le plus durement par les pandémies. Alors, c’est ça qu’il y a d’universel et qui est très pareil au scandale du sang contaminé, ou du sida plus généralement. 

Alex Maheux

Trouvez-vous ça difficile comme journaliste? Est-ce que ça vous met beaucoup de pression de savoir que la façon dont vous reportez soit quelque chose, ça peut avoir un gros impact sur la société et la santé des Canadiens puis des Canadiennes?

André Picard

Plus que d’autres choses, je pense que ça nous inspire de faire le travail, juste l’idée de changer une petite chose. J’espère que chaque jour que je m’assois pour écrire, je dis : j’espère que ça change une politique, ça change la vie d’une personne. C’est pour ça qu’on le fait. On ne le fait pas juste pour écrire des mots. C’est pour avoir un impact. Et je pense que j’ai eu un peu d’impact au courant des années. Ce n’est pas un grand impact, mais c’est un petit peu à la fois où on espère faire un changement. 

Alex Maheux

Je pense que vous êtes très humble quand vous dites ça. La première pandémie globale que vous avez vécue dans votre carrière et certainement à travers les derniers presque deux ans on pourrait dire, les faits changent non seulement par l’heure et par la journée, comme vous étiez peut-être habitué avant, mais parfois par la minute. Et je me demandais : comment vous gérez ça comme journaliste? Comment est-ce que ç’a changé les choses pour vous?

André Picard

Bien, le journalisme a beaucoup changé. C’est ma quarantième année de journaliste. Les choses ont beaucoup changé. On n’avait pas de cellulaires, on n’avait pas de laptops, on n’avait pas d’Internet, etc. Alors, c’était un peu …

Alex Maheux

Il y a juste des pigeons. 

André Picard

Oui. On avait des journaux qui étaient très profitables. L’environnement était très, très différent à l’époque, mais ç’a changé pour le pire, mais pour le meilleur. Alors, c’est beaucoup plus facile d’avoir de l’information, c’est beaucoup plus démocratique, il y a beaucoup plus de choix pour les gens, pour les lecteurs. Ça, c’est bon. Le travail est plus difficile pour les journalistes, parce que tout le monde veut savoir tout immédiatement. On n’a pas le temps de penser, souvent. Alors, ça, c’est un grand changement. C’est plus difficile de donner le contexte, de prendre le temps d’expliquer et de comprendre. Alors, il y a beaucoup de bien, il y a beaucoup de mauvais dans ça, mais on s’adapte. 

Alex Maheux

Certainement. Évidemment, ces dernières presque deux années ont été des temps très éprouvants professionnellement comme journaliste. Je ne peux pas imaginer combien de temps et d’efforts que tu as passés sur la pandémie, mais en même temps aussi, comme tout le monde, vous avez jonglé des moments très difficiles personnellement dont vous avez parlé publiquement. Vous avez publié un livre sur les misères en soins de longue durée et aussi perdu un bien-aimé qui habitait dans les soins de longue durée. Comment avez-vous fait pour passer à travers ces moments? 

André Picard

Oui, comme vous dites, c’est une période très difficile pour tout le monde et non seulement pour les journalistes. J’essaie de reconnaître tous les jours que j’ai un très grand privilège. J’ai un travail, je me fais payer. Beaucoup de gens ont souffert beaucoup plus que nous durant la pandémie. Alors, on prend ce privilège et on essaie de l’utiliser de façon qui fait une différence pour les autres, pour les informer. Pour moi, il y a eu beaucoup d’opportunités durant la pandémie. Comme vous avez mentionné, j’ai fait un livre, j’ai eu beaucoup de prix journaliste, etc. Alors, honnêtement, je n’ai pas trop, trop souffert, comparé aux autres. Alors, on essaie de garder ce contexte et cette réalité et apprécier ce qu’on a vécu et essayer de redonner à la société un peu, parce qu’on a ce privilège. 

Alex Maheux

C’est une façon vraiment positive de regarder les choses. J’aimerais nous ramener à l’importance des données et surtout des données fiables durant la pandémie. L’ICIS est concentré sur partager l’information crédible afin d’améliorer les systèmes de santé au Canada, mais nous devons être seulement une des plusieurs organisations qui vous fournit de l’information de santé. Comment vérifies-tu ce qui est crédible quand il y a tellement d’information? 

André Picard

Oui, le crédible, fiable, c’est très important. Alors, on retourne toujours aux sources. À l’ICSC, par exemple, on sait que c’est canadien, on sait que c’est bien. USCDC. On va aux grands domaines. Statistique Canada. On essaie de se fier sur les sources fiables, comme vous avez dit, et, les autres, on est un peu plus sceptique quand les gens essaient de vendre un produit ou de promouvoir leur cause. Leur numéro, leurs chiffres, on dit : ah, peut-être ce n’est pas exactement fiable, on doit vérifier ça un peu plus que les autres. Mais les chiffres, le data est devenu de plus en plus important au courant des années. Covid, c’est une pandémie de chiffres. Je lis des milliers de chiffres par jour. Les gens comparent, les gens utilisent les chiffres pour excuser des fautes, pour dire qu’il y a une crise. Alors, le data est devenu très, très important pour comprendre la statistique, etc. C’est devenu très important pour les journalistes. 

Alex Maheux

Et non seulement pour les journalistes, mais aussi pour le public entier. Est-ce que tu crois que la pandémie a d’une manière éclairé le besoin pour des données fiables et aussi peut-être des façons que nous pouvons améliorer les données que nous avons déjà?

André Picard

Oui, il n’y a aucun doute que les données sont devenues très importantes. Elles peuvent éclairer, mais elles peuvent aussi brouiller beaucoup les choses, parce que les gens peuvent utiliser les statistiques de façon très néfaste, et on le voit tous les jours avec les antivax. On voit ce groupe-là utiliser ces chiffres de façon très, très néfaste, etc. Alors, c’est important pour moi que les gens comprennent qu’on change notre système d’éducation pour que les gens comprennent vraiment comment lire des chiffres et non juste accepter tout ce qui est présenté devant eux. 

Alex Maheux

Mm-hm. Tu parles de la façon que le monde accepte qu’est-ce qui est présenté devant eux. Une des grosses façons dont vous montrez ou vous démontrez vos données et vos histoires, c’est à travers les médias sociaux. C’est sûrement très différent dans la façon que vous avez commencé en journalisme. Je me demandais : est-ce que vous croyez que cet outil, les médias sociaux comme Twitter, ç’a aidé ou est-ce que ç’a entravé votre habileté de partager de l’information fiable de manière vraiment ponctuelle? 

André Picard

Je pense que c’est un peu des deux. Ç’a aidé; c’est une grande plateforme. J’ai beaucoup de gens qui me suivent sur Twitter, par exemple. Mais aussi c’est difficile, parce qu’il y a beaucoup d’information sur ces plateformes. C’est très facile pour n’importe qui de dire n’importe quoi. Alors, on doit avoir un bon filtre, on doit être beaucoup plus sceptique qu’on a été dans le passé, etc. Alors, pour moi c’est juste un autre outil et, comme tous les outils, on doit l’utiliser de façon intelligente, et pas tout le monde le fait. Les gens utilisent les réseaux sociaux de façon alarmante des fois. 

Alex Maheux

Avec les médias sociaux et avec aussi… à cause de la pandémie, il y a beaucoup plus d’activistes et d’influence sur les réseaux sociaux. Plusieurs personnes, au Canada spécialement, connaissent Vax Hunters, par exemple. Eux utilisent vraiment la plateforme pour essayer de changer les choses, essayer de changer le montant de personnes qui se font vacciner. Qu’est-ce que vous pensez de comment les réseaux sociaux changent avec ces genres d’activistes?

André Picard

Bien, je pense que c’est excellent comment les gens ont utilisé ces plateformes pour faire du bien, pour faire la promotion de vaccination, pour contrer les messages antivaccination, etc. Alors, c’est comme j’ai dit, c’est un outil et on doit trouver des façons de bien l’utiliser. Il y a des gens qui ont vraiment fait des choses intéressantes durant la Covid et on espère que ça va continuer. Les gens, beaucoup de gens vivent sur les réseaux sociaux. Alors, on doit les aider à vivre différemment leur… rendre ces causes-là utiles et changer les politiques en utilisant ces voies-là. 

Alex Maheux

Mm-hm. Et essayer aussi d’aider les personnes qui sont sur les réseaux sociaux à trouver les comptes qui sont crédibles et les comptes qui ont de l’information qui est fiable. 

André Picard

Absolument. Et il y a des groupes comme ça qui ont fait le travail que le gouvernement aurait dû faire, qu’il ne voulait pas faire, parce que c’était un peu embarrassant. Alors, cet activisme de data activism, si vous voulez, est très, très important aussi. Au-delà des groupes comme ICIS, les gens qui sont des activismes font un travail très important. 

Alex Maheux

Et je suis certaine que vous avez beaucoup de personnes qui font des commentaires soit négatifs ou soit… vous avez utilisé le mot « néfaste » en ligne. Qu’est-ce que vous faites quand vous recevez des commentaires de cette manière? 

André Picard

Oui, comme journalistes, on est un peu dans l’œil public, on s’attend à des critiques. Alors, ils sont toujours venus. Avant, ils venaient par la poste. C’était un peu plus tranquille et un peu plus poli. Maintenant, les gens peuvent dire n’importe quoi, n’importe comment, de façon anonyme. Alors, ç’a tendance à être assez horrible, assez violent mais, moi, je ne me laisse pas trop concerner par ces choses-là. Je me concerne beaucoup plus avec mes collègues, les femmes, les gens de minorités culturelles, qui se font vraiment attaquer de façon haineuse. Pour moi, ça, c’est beaucoup plus grave que ce que, moi, je vis, comme un vieux bonhomme blanc. Ce n’est pas aussi grave que mes collègues. 

Alex Maheux

Mm-hm. André, je me demandais : qu’est-ce qui vous garde éveillé la nuit?

André Picard

Bien, comme journaliste, on veut toujours avoir… on a toujours peur de manquer la prochaine histoire. Alors, on dit en anglais « FOMO – fear of missing out ». 

Alex Maheux

<rire>

André Picard

Il y a toujours ce problème-là qui est présent. On a peur d’avoir fait une erreur; surtout comme je suis chroniqueur, j’ai des opinions. Si mon opinion était un peu louche, qu’est-ce que je fais maintenant, etc. Alors, on s’inquiète de ces réalités-là, mais on s’ajuste. Si on fait des erreurs, on les corrige. Pour moi, ce n’est pas grave de faire des erreurs, c’est un peu le processus du journalisme, comme le processus de la science, que les choses changent, et on s’adapte. 

Alex Maheux

Bien, j’allais justement vous demander : qu’est-ce qui se passe quand vous faites une erreur? Est-ce qu’il y avait une fois une histoire que vous vous souvenez que vous vous êtes dit : ah, j’ai inclus cette donnée ou j’ai dit ça et on a vu après, quelques jours ou quelques mois ou quelques années, que ce n’était pas la meilleure chose à faire ou à dire. Qu’est-ce que vous faites dans ce temps-là? 

André Picard

Oui, on essaie de corriger les erreurs. Pour moi, il n’y a aucune honte dans ça, de faire une erreur puis de la corriger. Je sais que beaucoup de jeunes journalistes s’inquiètent de ça, mais ce n’est pas grave, c’est normal. Ce n’est même pas une erreur, mais un changement d’avis et de philosophie. Mais on réécrit une autre chronique plus tard et on dit : dans le passé, j’avais pensé ça; maintenant, pourquoi est-ce que j’ai changé d’idée? C’est pour ces raisons-ci. L’environnement a changé, je n’avais pas raison ou j’ai mal pensé à l’affaire, etc. Non, on s’adapte et pour moi, ça, encore, c’est normal. Quand j’entends les gens dire : ah, vous avez changé d’avis, vous êtes tout croche. Mais je dis : non, c’est normal. Tout le monde… Si on ne change pas d’avis, c’est beaucoup plus problématique que de ne pas le faire. 

Alex Maheux

Mm-hm. Absolument. Je trouve que c’est une façon vraiment humaine de regarder les choses aussi, de pouvoir admettre ça, parce que parfois ce n’est pas toujours la façon évidente ou facile à approcher les choses. 

André Picard

Mais, je pense, c’est une leçon qu’on apprend de la médecine, de la science, qu’on doit être très humble, parce que les choses changent et des fois elles changent de façon assez fondamentale. 

Alex Maheux

Certainement. André, je veux vous demander : lorsque la pandémie sera derrière nous, s’il y a une chose que vous espérez qui aura changé pour le mieux, qu’est-ce que ça serait? 

André Picard

Pour moi, durant la pandémie, j’ai été assez obsédé par les aînés. J’ai écrit un livre sur le problème dans les soins de longue durée. Les grands oubliés, le livre s’appelle. Et pour moi, ça, c’est le grand changement qui doit… la grande leçon qu’on doit apprendre de la Covid. C’est vraiment les aînés qui ont souffert. On a eu 28 000 morts au Canada, 18 000 dans ses réseaux, dans les CHSLD au Québec, etc. et on doit vraiment changer ce domaine fondamentalement, parce qu’on est dans une société qui est en plein vieillissement, tout le monde a besoin de soins, nos familles sont petites. C’est vraiment une question de politiques publiques urgentes auxquelles on doit s’adresser. Alors, pour moi, s’il y a quelque chose de bon qui vient de la pandémie, c’est qu’on change la vie de nos aînés. 

Alex Maheux

André, merci pour vous être joint à nous, aujourd’hui, et aussi merci surtout de votre partage, le savoir et votre sincérité. 

André Picard

Merci, c’est un grand plaisir. 

Alex Maheux

Merci d’avoir été à l’écoute. Revenez-nous la prochaine fois quand nous vous présenterons d’autres sujets et perspectives de santé intéressants. Pour en savoir plus sur l’ICIS, consultez notre site Web icis.ca. Si vous avez apprécié notre discussion d’aujourd’hui, abonnez-vous à notre balado et suivez-nous sur nos réseaux sociaux. Cette émission a été produite par Ramon Syyap, et notre producteur exécutif est Jonathan Kuehlein.

<Fin de l’enregistrement>

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Comment citer ce contenu :

Institut canadien d’information sur la santé. Couvrir une crise sanitaire — André Picard. Consulté le 11 avril 2025.