Démence à domicile et en soins communautaires
La majorité des personnes âgées atteintes de démence au Canada vivent à la maison
Environ 61 % des personnes âgées atteintes de démence au Canada vivent à la maison, où elles requièrent du soutien.
On compte environ 5,8 millions de personnes âgées au Canada et 5,5 millions d’entre elles vivent à la maison. Selon l’analyse de l’ICIS, des quelque 431 000 personnes âgées qui étaient atteintes de démence en 2015-2016, plus de 261 000 résidaient à l’extérieur des établissements de soins de longue durée et des centres de soins infirmiers financés par le secteur public.
« Les Canadiens qui sont atteints de démence veulent conserver leur autonomie; ils veulent vivre à la maison et être actifs dans leur collectivité », affirme Pauline Tardif, chef de la direction de la Société Alzheimer du Canada. « Pour ce faire, ils doivent avoir accès à des services complets de soins à domicile et de soins communautaires. Ces services leur permettent de maintenir leur qualité de vie et apportent aux aidants naturels le soutien dont ils ont besoin. »
61 %
Personnes âgées atteintes de démence qui vivent à l’extérieur des établissements de soins de longue durée ou des centres de soins infirmiers
25 %
Les personnes âgées atteintes de démence qui reçoivent des services à domicile affichent un comportement réactif
6 ×
Les personnes âgées atteintes de démence dont l’évaluation initiale visant à déterminer leur admissibilité à recevoir des soins de longue durée se déroule à l’hôpital sont 6 fois plus susceptibles d’être admises dans un établissement de soins en hébergement que celles dont l’évaluation a lieu ailleurs
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Les personnes âgées atteintes de démence et leurs aidants peuvent adopter 7 stratégies visant à les aider à demeurer plus longtemps dans la collectivité
La démence à domicile
Alors que la population du Canada vieillit et que la prévalence des maladies chroniques augmente, les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux reconnaissent la nécessité d’accroître l’accès aux services à domicile. Environ 61 % des personnes âgées atteintes de démence au Canada vivent à l’extérieur des établissements de soins de longue durée et des centres de soins infirmiers, c’est-à -dire 69 % des moins de 80 ans et 58 % des 80 ans et plus. L’énoncé de principes communs sur les priorités partagées en santé est une entente récente entre le gouvernement fédéral et les provinces et territoires qui prévoit un investissement important du fédéral sur une période de 10 ans, en partie, pour améliorer l’accès aux soins de santé et aux services de soutien à domicile et dans la collectivité¸éé´Úé°ù±ð²Ô³¦±ð1.
La majorité des personnes âgées atteintes de démence vivent à l’extérieur des établissements de soins de longue durée ou des centres de soins infirmiers
Chez les personnes âgées atteintes de démence, 69 % des moins de 80 ans et 58 % des 80 ans et plus ne vivent pas dans un foyer de soins de longue durée.
Sources
Système d’information sur les soins de longue durée, 2015-2016, Institut canadien d’information sur la santé.
Agence de la santé publique du Canada. . Consulté le 28 février 2018.
Les personnes âgées atteintes de démence ont des besoins complexes en matière de soins
Les personnes âgées atteintes de démence qui reçoivent des soins à domicile peuvent représenter un plus grand défi que les personnes âgées qui n’en sont pas atteintes parce que leur cas est plus complexe sur le plan clinique. Parmi les personnes âgées atteintes de démence,
- une sur 5 présente une déficience cognitive grave
- une sur 4 (28 %) nécessite une aide considérable ou est dépendante dans les activités de la vie quotidienne
- une sur 4 a un comportement réactif
- une sur 4 affiche des signes de dépression
Les personnes âgées atteintes de démence qui vivent à la maison ont de moins bons résultats aux échelles d’évaluation des comportements et du rendement cognitif que les autres personnes âgées qui vivent à la maison et reçoivent des soins. Les personnes âgées atteintes de démence affichent plus souvent des comportements réactifs que celles qui n’en sont pas atteintes (25 % et 4 %, respectivement), ce qui comprend la violence verbale et physique, les comportements socialement inappropriés et la résistance aux soins. Cependant, prises dans leur ensemble, les personnes âgées atteintes de démence qui reçoivent des services à domicile sont plus nombreuses à ne pas afficher de comportements réactifs (75 %) qu’à en afficher (25 %). Les personnes âgées atteintes de démence ont les mêmes résultats en ce qui concerne l’instabilité de la santé (mesurée par l’échelle CHESS) et elles sont moins souvent admises à l’hôpital. L’échelle CHESS (échelle de mesure des changements dans l’état de santé, des maladies en phase terminale, des signes et des symptômes) permet de détecter l’instabilité de la santé et d’identifier les personnes dont l’état risque de se détériorer.
Les soins aux personnes atteintes de démence peuvent représenter un défi
Avec démence | Sans démence | |
---|---|---|
Source |
||
Déficience cognitive grave (échelle de rendement cognitif [CPS] ≥ 4) | 20 % | 2 % |
Signes de dépression (échelle de mesure de la dépression [DRS] ≥ 3) | 25 % | 20 % |
Tout comportement réactif (échelle des comportements agressifs [ABS] ≥ 1) | 25 % | 4 % |
Dépendance relativement aux AVQ (échelle hiérarchique des activités de la vie quotidienne ≥ 3) | 28 % | 15 % |
Au moins une occurrence d’errance dans les 3 derniers jours | 10 % | 0 % |
Signes d’instabilité de la santé (échelle CHESS ≥ 1) | 76 % | 76 % |
Au moins une hospitalisation dans les 90 derniers jours | 24 % | 32 % |
Au moins une visite à l’urgence dans les 90 derniers jours | 20 % | 23 % |
Voyez les caractéristiques des personnes âgées atteintes de démence en soins de longue durée dans le tableau Les soins aux résidents atteints de démence peuvent représenter un défi.
Transitions vers les soins de longue durée
Parmi les personnes âgées atteintes de démence, environ le tiers des 65 à 69 ans et 42 % des 80 ans et plus vivent dans un foyer de soins de longue durée. Les facteurs généraux qui influent sur l’admission en soins de longue durée chez les personnes atteintes de démence ont été évalués à l’aide de la méthodologie utilisée dans le rapport de l’ICIS sur les aînés en transition¸éé´Úé°ù±ð²Ô³¦±ð2. Les 6 facteurs ci-dessous augmentent significativement la probabilité d’une admission dans un établissement de soins de longue durée ou un centre de soins infirmiers chez les personnes âgées atteintes de démence à la suite d’une évaluation initiale visant à déterminer l’admissibilité à recevoir des soins de longue durée :
- Les personnes âgées atteintes de démence dont l’évaluation initiale se déroule à l’hôpital sont environ 5,6 fois plus susceptibles d’être admises en soins de longue durée que celles dont l’évaluation a lieu ailleurs.
- Les personnes âgées atteintes de démence vivant seules (sans aidant principal à la maison) sont environ 2 fois plus susceptibles d’être admises en soins de longue durée que celles vivant avec leur aidant principal.
- Les personnes âgées atteintes de démence dont l’aidant ne peut plus continuer à prodiguer des soins sont environ 2 fois plus susceptibles d’être admises en soins de longue durée.
- Les personnes âgées atteintes de démence qui ont des antécédents récents d’errance sont environ 1,7 fois plus susceptibles d’être admises en soins de longue durée.
- Les personnes âgées atteintes de démence qui présentent une déficience cognitive modérée sont environ 3,8 fois plus susceptibles d’être admises en soins de longue durée que celles qui n’ont pas de déficience cognitive; les personnes âgées qui présentent une déficience cognitive très grave sont environ 3,5 fois plus susceptibles d’être admises en soins de longue durée que celles qui n’ont pas de déficience cognitive.
- Les personnes âgées atteintes de démence qui ont besoin d’une aide physique dans leurs activités de la vie quotidienne — comme l’hygiène personnelle, l’alimentation et la marche — sont 3,8 fois plus susceptibles d’être admises en soins de longue durée que celles qui sont autonomes; la probabilité diminue légèrement à environ 1,4 si elles ont seulement besoin de supervision.
Ces caractéristiques peuvent nous aider à comprendre certaines des difficultés associées à la prestation de soins aux personnes atteintes de démence à la maison et peuvent orienter la mise en place de stratégies visant à mieux les appuyer, elles et leurs aidants, et à leur offrir des services à domicile plus longtemps et de façon plus sécuritaire.
Les aidants naturels et le soutien offert
Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux reconnaissent la nécessité de garder les personnes âgées à la maison aussi longtemps que leur situation le permet, et les avantages de cette pratique. Ils reconnaissent également que leurs aidants ont besoin d’un grand soutien. De plus en plus d’ouvrages décrivent et analysent les services de soutien offerts aux personnes atteintes de démence qui vivent seules à la maison¸éé´Úé°ù±ð²Ô³¦±ð3. On retrouve également de plus en plus de ces services et programmes, en partie grâce au nombre croissant de politiques et de pratiques qui soulignent les avantages d’aider les personnes à vivre seules chez elles, tant pour les personnes elles-mêmes que pour leurs aidants naturels et les systèmes de santé en général¸éé´Úé°ù±ð²Ô³¦±ð3. Malgré les multiples lacunes dans les données probantes, il semblerait que certaines pratiques et recommandations pourraient aider à maintenir les personnes âgées atteintes de démence plus longtemps dans la collectivité, notammentReference2Reference3Reference4 :
- Éviter les hospitalisations non nécessaires en aménageant des milieux sécuritaires et en offrant du soutien dans un plus grand nombre d’activités instrumentales de la vie quotidienne, comme les emplettes, la préparation des repas et la gestion des finances
- Améliorer la détection précoce, laquelle permet de modifier le style de vie pour retarder le plus possible l’apparition des symptômes et d’agrandir la réserve cognitive au moyen d’activités intellectuelles
- Maintenir et améliorer les capacités à accomplir les activités de la vie quotidienne, comme l’habillement et l’hygiène personnelle, à l’aide de programmes d’exercices ou de réadaptation
- Offrir des options de logements en groupe aux personnes âgées qui vivent seules et sans soutien
- Offrir un meilleur soutien et de meilleures technologies aux personnes âgées atteintes de démence dans la collectivité qui présentent un comportement d’errance
- Accorder un répit suffisant aux aidants naturels en offrant des soins de relève et des programmes de soins de jour pour adultes atteints de démence
- S’assurer que les dispensateurs de services à domicile de première ligne ont accès à l’information, à la formation, aux lignes directrices cliniques et aux outils leur permettant d’offrir des soins de la démence de grande qualité centrés sur la personne
La prestation d’un soutien adéquat aux personnes vivant avec la démence dans la collectivité et leurs familles est un élément important des stratégies en matière de démence. Un tel soutien permet aux aidants de poursuivre leurs activités de soutien et d’avoir une expérience gratifiante. Pour en savoir plus sur certaines des ressources de soutien communautaire mises à la disposition des aidants, visitez la page Défis et soutien des aidants naturels.
¸éé´Úé°ù±ð²Ô³¦±ðs
- 1.
-   Retour à la référence 1 dans le texte
- Santé Canada. . Consulté le 19 mars 2018.
- 2.
-   Retour à la référence 2 dans le texte
- Institut canadien d’information sur la santé. Aînés en transition : cheminements dans le continuum des soins (PDF). 2017.
- 3.
-   Retour à la référence 3 dans le texte
- Dawson A, et al. . BMC Geriatrics. 2015.
- 4.
-   Retour à la référence 4 dans le texte
- Comité sénatorial permanent des affaires sociales, des sciences et de la technologie. . 2016.
Comment citer ce contenu :
Institut canadien d’information sur la santé. Démence à domicile et en soins communautaires. Consulté le 22 décembre 2024.
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