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Démence et chutes

Les personnes âgées atteintes de démence qui touchent un faible revenu plus susceptibles d’être admises à l’hôpital en raison d’une chute

Les personnes âgées atteintes de démence qui vivent dans des quartiers à faible revenu au Canada sont plus susceptibles de se rendre à l’hôpital en raison d’une chute que celles des quartiers plus aisés, d’après une analyse de l’ICIS.

C’est bien connu, les personnes âgées atteintes de démence courent un plus grand risque de chute que les autres personnes âgées, tant dans la collectivité qu’en soins de longue durée¸éé´Úé°ù±ð²Ô³¦±ð1. Par conséquent, elles aussi sont plus susceptibles de visiter les urgences pour des blessures liées à une chute et d’être admises à l’hôpital¸éé´Úé°ù±ð²Ô³¦±ð2¸éé´Úé°ù±ð²Ô³¦±ð3.

Or, les personnes âgées atteintes de démence qui vivent dans des quartiers à faible revenu sont encore plus désavantagées : le taux d’admissions à l’hôpital en raison d’une chute est environ 23 % plus élevé pour ces personnes que pour celles des quartiers plus aisés. Dans cette analyse, l’ICIS a examiné les chutes selon 5 niveaux de revenu; ces derniers ont été principalement déterminés en fonction du revenu moyen du quartier, parallèlement à des analyses réalisées par le passé au Canada. En général, les personnes âgées des quartiers à faible revenu sont plus susceptibles de visiter l’hôpital pour d’autres raisons liées à la santé (peu importe si elles sont atteintes de démence). Il existe souvent une corrélation entre un statut socioéconomique peu élevé et des résultats négatifs pour la santé¸éé´Úé°ù±ð²Ô³¦±ð4.

Nos résultats montrent que les personnes âgées atteintes de démence affichent toujours des taux plus élevés de chutes que celles qui n’en sont pas atteintes :

 

15 %

des visites à l’urgence découlent d’une chute chez les personnes âgées atteintes de démence, par rapport à 9 % chez celles ne souffrant pas de démence

16 %

des admissions à l’hôpital découlent d’une chute chez les personnes âgées atteintes de démence, par rapport à 7 % chez celles ne souffrant pas de démence

16 %

des personnes âgées atteintes de démence qui résidaient dans un établissement de soins de longue durée avaient fait une chute dans les 30 derniers jours, par rapport à 11 % chez celles qui n’en étaient pas atteintes

39 %

des personnes âgées atteintes de démence qui bénéficient de services à domicile ont fait une chute, ce qui est semblable à la proportion de 37 % chez celles qui ne souffrent pas de démence

« Les personnes atteintes de démence sont plus susceptibles de faire des chutes en raison notamment de problèmes de mobilité, d’équilibre et de force. Elles ont tendance à faire les cent pas, ont du mal à trouver leur chemin et à être attentives aux dangers, et elles marchent souvent trop vite par rapport à leurs capacités. De plus, elles prennent souvent des médicaments comme des antipsychotiques qui peuvent causer de la somnolence, faire baisser la tension artérielle ou nuire à la coordination. Comme les autres personnes âgées, elles peuvent présenter d’autres facteurs de risque de chutes qui n’ont rien à voir avec la démence », affirme le Dr David Hogan, chercheur universitaire principal au Centre du vieillissement Brenda Strafford, Institut de santé publique O’Brien, à l’Université de Calgary.

Les travaux que l’ICIS a menés avec Agrément Canada soulignent l’importance de prévenir les chutes chez les personnes âgées. Les chutes entraînent souvent des hospitalisations et des chirurgies, une plus grande dépendance physique, des admissions en soins de longue durée et la mort. Les coûts directs en soins de santé liés aux chutes sont estimés à 2 milliards de dollars par année¸éé´Úé°ù±ð²Ô³¦±ð5, et le coût par habitant est 3,7 fois plus élevé pour les personnes âgées que pour les autres adultes au Canada¸éé´Úé°ù±ð²Ô³¦±ð6.

 

Visites à l’urgence en raison d’une chute

Les chutes peuvent causer des blessures et nécessiter une visite à l’urgence. Dans l’ensemble, 15 % des visites à l’urgence chez les personnes âgées atteintes de démence sont liées à une chute, comparativement à 9 % chez les autres personnes âgées.

Les personnes âgées atteintes de démence visitent davantage les urgences en raison d’une chute

Visites à l’urgence dues à une chute chez les personnes âgées avec vs sans démence. Soins longue durée: global, 21,4% vs 18,2%; femmes, 24,3% vs 20,3%; hommes, 16,3% vs 13,9%. À domicile: global, 11,8% vs 8,2%; femmes, 13,5% vs 9,8%; hommes, 9,8% vs 6,5%.

Proportion de visites à l’urgence dues à une chute, 2015-2016

Chez les personnes âgées atteintes de démence et celles qui n’en sont pas atteintes, les visites en raison d’une chute sont plus fréquentes en provenance des soins de longue durée. De plus, les personnes âgées atteintes de démence affichent une plus grande proportion de visites à l’urgence en raison d’une chute que les personnes âgées qui n’en sont pas atteintes, peu importe le milieu de soins.

Source
Système national d’information sur les soins ambulatoires, 2015-2016, Institut canadien d’information sur la santé.

 

Admissions à l’hôpital en raison d’une chute

Les personnes âgées sont admises à l’hôpital lorsque les blessures qu’elles ont subies à la suite d’une chute sont graves et nécessitent des traitements poussés.

Les personnes âgées atteintes de démence plus souvent admises à l’hôpital en raison de blessures liées à une chute

Les admissions à l’hôpital dues à une chute chez les personnes âgées avec vs sans démence comptaient pour 15,9% et 7,4% des admissions en 2015. Plus de femmes que d’hommes ont été admises en raison d’une chute; avec démence: 19,2% vs 11,6%; sans démence: 9,7% vs 5,0%.

Pourcentage d’hospitalisations en raison de blessures liées à une chute, 2015-2016

En 2015, les chutes ont été responsables de plus de 22 700 admissions à l’hôpital chez les personnes âgées atteintes de démence. Par ailleurs, 15,9 % de toutes les admissions à l’hôpital chez les personnes âgées atteintes de démence sont liées à une chute, comparativement à 7,4 % chez celles qui n’en sont pas atteintes.

Sources
Base de données sur les congés des patients et Base de données sur la morbidité hospitalière, 2015-2016, Institut canadien d’information sur la santé.

Les taux d’hospitalisations liées à une chute chez l’ensemble des personnes âgées varient selon le revenu, comme le souligne le rapport Tendances des inégalités en santé liées au revenu au Canada¸éé´Úé°ù±ð²Ô³¦±ð7. Cet écart lié au revenu s’observe également chez les personnes âgées atteintes de démence, ce qui peut s’expliquer de plusieurs façons. Les facteurs qui influent sur le risque de chute sont divers et comprennent (sans s’y limiter) les types de médicaments, la gravité de la maladie¸éé´Úé°ù±ð²Ô³¦±ð8 et le milieu de vie physique et social¸éé´Úé°ù±ð²Ô³¦±ð9.

Taux d’hospitalisations en raison d’une chute plus élevé chez les personnes âgées atteintes de démence des quartiers à faible revenu

Les taux d’hospitalisations liées à une chute chez les personnes âgées varient selon le revenu. Chez celles avec démence, ils varient de 58,5 par 1000 personnes à 51,0, 50,8, 53,0 et 47,5 du quartier au revenu le plus faible à celui au revenu le plus élevé.

Taux d’hospitalisations en raison d’une chute chez les personnes âgées atteintes de démence, selon le revenu, par 1 000

Le taux d’hospitalisations chez les personnes âgées atteintes de démence varie de 58.5 par 1 000 personnes dans les quartiers au revenu le plus faible à 47.5 par 1 000 personnes dans les quartiers au revenu le plus élevé.

Sources
Base de données sur les congés des patients et Base de données sur la morbidité hospitalière, 2015-2016, Institut canadien d’information sur la santé.

« Une multitude de facteurs pourraient expliquer cette disparité, mais d’autres travaux sont nécessaires pour bien les comprendre. Il se peut que le fait d’habiter un quartier plus aisé ait une incidence sur l’accessibilité piétonnière, l’accès aux soins et à un logement adéquat, et la capacité de payer des rénovations permettant d’améliorer la sécurité, ou d’engager des personnes fournissant aide ou supervision », ajoute le Dr Hogan.

 

Les chutes en soins de longue durée

La proportion de personnes âgées atteintes de démence vivant dans un établissement de soins de longue durée ou un centre de soins infirmiers qui ont fait une chute dans les 30 derniers jours était 1,5 fois plus élevée que celle des personnes âgées ne souffrant pas de démence. En Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique, le taux de chutes a varié de façon modérée sur la période de 5 ans allant de 2011 à 2015, et il a connu une légère augmentation (moins de 2 points de pourcentage) chez l’ensemble des résidents âgés, particulièrement en Ontario et en Alberta.

Les personnes âgées atteintes de démence en soins de longue durée plus susceptibles de faire une chute

En Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique, le nombre de chutes chez tous les résidents âgés en soins de longue durée a augmenté de moins de 2 points de pourcentage entre 2011 et 2015, particulièrement en Ontario et en Alberta. Au cours de cette période, les personnes âgées atteintes de démence en soins de longue durée étaient plus nombreuses à avoir fait une chute dans les 30 jours précédents (16 %) que celles qui n’en étaient pas atteintes (11 %).

Proportion de personnes âgées atteintes de démence qui ont fait une chute dans les 30 derniers jours en soins de longue durée (taux non ajustés)

16 % des résidents atteints de démence ont fait une chute, par rapport à 11 % dans le cas des résidents qui n’en sont pas atteints.

Source
Système d’information sur les soins de longue durée, 2011-2012 à 2015-2016, Institut canadien d’information sur la santé.

Environ 7 % des personnes âgées atteintes de démence et 6 % des autres personnes âgées qui ont déclaré avoir fait une chute dans les 30 jours précédant leur évaluation ont subi une fracture de la hanche. Ces proportions étaient semblables d’une province à l’autre.

 

Les chutes à domicile

Chez les personnes âgées qui reçoivent des services à domicile, environ 39 % de celles atteintes de démence ont fait une chute dans les 90 jours qui ont précédé leur évaluation, un pourcentage semblable à celles qui n’en sont pas atteintes (37 %). Chez les personnes âgées atteintes de démence qui reçoivent des services à domicile, plus d’hommes (42 %) que de femmes (37 %) ont fait une chute. Le pourcentage de clients des services à domicile atteints de démence qui ont fait une chute variait considérablement d’une province à l’autre. En Ontario et en Colombie-Britannique, 40 % des clients ont fait une chute alors qu’en Alberta, 30 % en ont fait une. Ces pourcentages représentent des taux non ajustés. La mise en place de programmes de prévention des chutes et de pratiques sécuritaires pour les clients des services à domicile devrait être une priorité en raison des taux élevés de chutes.

Des solutions?

Au Canada, des organismes nationaux et provinciaux déploient des efforts pour réduire les chutes chez les personnes âgées. Par exemple, les responsables du programme Des soins de santé plus sécuritaires maintenant! de l’Institut canadien pour la sécurité des patients ont mis en œuvre une stratégie d’intervention pour prévenir les chutes et les blessures causées par les chutes.

Cette stratégie comprend¸éé´Úé°ù±ð²Ô³¦±ð10

  • la Trousse En avant! : prévention des chutes et des blessures causées par les chutes, un guide ayant pour but d’aider les professionnels de tous les secteurs de la santé à mettre en Å“uvre des programmes de prévention des chutes et de réduction des blessures causées par les chutes à l’intention des personnes de 65 ans et plus
  • une série de webinaires nationaux sur la sécurité des patients qui diffusent de nouvelles données probantes et favorisent le transfert de connaissances
  • un système de mesure des progrès vers l’atteinte des objectifs d’amélioration

« Parmi les mesures qui pourraient être prises pour réduire le risque de chute chez les personnes atteintes de démence, mentionnons l’examen de leurs médicaments et l’abandon, si possible, de ceux qui sont associés aux chutes, la création d’un milieu sécuritaire, et l’optimisation de la forme physique et de la force par la promotion de l’activité et de l’exercice. Cependant, la gestion des chutes peut se compliquer. Par exemple, la confusion mentale de ces personnes peut les empêcher d’utiliser une canne ou une marchette de la bonne façon et donc accroître leur risque de trébucher et de tomber. Nous devons faire davantage de recherches pour trouver les meilleurs moyens de réduire au minimum le risque de chute chez ce groupe de personnes âgées Â», conclut le Dr Hogan.

 

¸éé´Úé°ù±ð²Ô³¦±ðs

1.
Retour à la référence 1 dans le texte
Baker NL, Cook MN, Arrighi HM, Bullock R. . Age and Ageing. Janvier 2011.
2.
Retour à la référence 2 dans le texte
Taylor ME, Delbaere K, Close JCT, Lord SR. . Aging ºìÁì½í¹Ï±¨. 2012.
3.
Retour à la référence 3 dans le texte
Maxwell CJ, et al. . Journal of the American Medical Directors Association. 2015.
4.
Retour à la référence 4 dans le texte
Institut canadien d’information sur la santé. Réduction des écarts en matière de santé : un regard sur le statut socioéconomique en milieu urbain au Canada. 2008.
5.
Retour à la référence 5 dans le texte
Agrément Canada, Institut canadien d’information sur la santé et Institut canadien pour la sécurité des patients. Prévention des chutes : des données probantes à l’amélioration des soins de santé au Canada. 2014.
6.
Retour à la référence 6 dans le texte
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7.
Retour à la référence 7 dans le texte
Institut canadien d’information sur la santé. Tendances des inégalités en santé liées au revenu au Canada : rapport sommaire. 2015.
8.
Retour à la référence 8 dans le texte
Fernando E, et al. . Physiotherapy Canada. 2017.
9.
Retour à la référence 9 dans le texte
Nicklett EJ, Lohman MC, Smith ML. . International Journal of Environmental Research and Public ºìÁì½í¹Ï±¨. 2017.
10.
Retour à la référence 10 dans le texte
Des soins de santé plus sécuritaires maintenant!. . 2015.

Comment citer ce contenu :

Institut canadien d’information sur la santé. Démence et chutes. Consulté le 22 décembre 2024.