Les Canadiens signalent que leurs besoins en matière de soins de santé mentale augmentent, tout comme les obstacles qu’ils rencontrent pour accéder à ces soins
Retour à l’enquête de 2023 du Fonds du Commonwealth
Le 21 mars 2024 — La santé mentale autodéclarée des Canadiens s’est détériorée depuis 2015Reference1, et la pandémie de COVID-19 a exacerbé l’anxiété et les sentiments de dépressionReference2. Les gouvernements du pays travaillent à rendre l’accès aux services de santé mentale plus équitable afin de répondre au besoin croissant en matière de soins.
Les résultats de l’enquête réalisée en 2023 par le Fonds du Commonwealth (FCMW) auprès d’adultes dans 10 pays à revenu élevé mettent en lumière les besoins croissants des Canadiens en matière de services de santé mentale et les facteurs de stress économique qui compliquent l’accès à ces services.
Les facteurs de stress économique présentent un défi particulier pour un nombre croissant de Canadiens
Les facteurs économiques tels que la hausse du coût de la vie influent sur la santé des Canadiens. Selon de récents sondages menés à l’échelle nationale, 2 Canadiens sur 5 affirment que le ralentissement économique a eu un effet négatif sur leur santé mentaleReference2 et un ménage canadien sur 3 a eu de la difficulté à subvenir à ses besoins de base comme le transport, le logement, la nourriture et les vêtementsReference3.
Dans le cadre de l’enquête du FCMW, les Canadiens ont été plus nombreux que les habitants des autres pays à se dire préoccupés par les facteurs économiques. Entre autres, ils ont déclaré être toujours ou habituellement inquiets ou stressés au sujet de leur capacité à payer leur logement, à avoir assez de nourriture et à avoir un endroit propre et sûr pour dormir. La proportion de Canadiens ayant déclaré être toujours ou habituellement stressés au sujet de ces facteurs a considérablement augmenté par rapport à l’enquête de 2020.
Les préoccupations financières continuent d’influer négativement sur la santé mentale des Canadiens. L’insécurité alimentaire et de logement favoriseraient un accroissement de l’anxiétéReference2. L’enquête révèle aussi que la proportion de Canadiens de 18 ans et plus ayant reçu un diagnostic de dépression, d’anxiété ou de trouble de santé mentale a augmenté, passant de 20 % en 2016 (moyenne du FCMW : 14 %) à 29 % en 2023 (moyenne du FCMW : 25 %).
Inquiétude des Canadiens face aux facteurs de stress économique
Texte de remplacement pour le graphique
La proportion d’adultes canadiens toujours ou habituellement inquiets ou stressés au sujet de leur capacité à avoir assez de nourriture est passée de 4 % en 2020 à 10 % en 2023, ce qui représente une hausse marquée. La moyenne du FCMW était de 4 % en 2020 et de 8 % en 2023. La proportion de 10 % enregistrée au Canada pour 2023 est significativement plus élevée que la moyenne de 8 % du FCMW pour la même année. Un pourcentage faible est souhaitable.
La proportion d’adultes canadiens toujours ou habituellement inquiets ou stressés au sujet de leur capacité à payer le loyer ou l’hypothèque est passée de 11 % en 2020 à 17 % en 2023, ce qui représente une hausse marquée. La moyenne du FCMW était de 9 % en 2020 et de 14 % en 2023. La proportion de 17 % observée au Canada pour 2023 est significativement plus élevée que la moyenne de 14 % du FCMW pour la même année. Un pourcentage faible est souhaitable.
La proportion d’adultes canadiens toujours ou habituellement inquiets ou stressés au sujet de leur capacité à avoir un endroit propre et sûr pour dormir est passée de 4 % en 2020 à 10 % en 2023, ce qui représente une hausse marquée. La moyenne du FCMW était de 4 % en 2020 et de 8 % en 2023. La proportion de 10 % observée au Canada pour 2023 est significativement plus élevée que la moyenne de 8 % du FCMW pour la même année. Un pourcentage faible est souhaitable.
La proportion d’adultes canadiens toujours ou habituellement inquiets ou stressés au sujet de leur capacité à avoir un revenu stable est passée de 11 % en 2020 à 16 % en 2023, ce qui représente une hausse marquée. La moyenne du FCMW était de 11 % en 2020 et de 14 % en 2023. La proportion de 16 % observée au Canada pour 2023 est semblable à la moyenne de 14 % du FCMW pour la même année. Un pourcentage faible est souhaitable.
Remarques
* Le résultat du Canada pour 2023 dépasse significativement la moyenne du FCMW.
†Le résultat du Canada pour 2023 est semblable à la moyenne du FCMW.
Les résultats de 2023 diffèrent significativement de ceux de 2020.
Des pourcentages faibles sont souhaitables.
Exclut les personnes ayant répondu « sans objet » à ces questions.
Sources
Enquête internationale du Fonds du Commonwealth sur les politiques de santé réalisée auprès de la population générale, 2020 et 2023, Fonds du Commonwealth.
Certains Canadiens ne sont pas en mesure d’accéder à des services de santé mentale en raison du coût
Des obstacles financiers peuvent freiner l’accès aux services de santé mentale, y compris aux services de counseling. Les services de santé mentale n’étant pas complètement couverts par les régimes publics d’assurance maladie, les patients doivent en grande partie les payer de leur poche ou par l’intermédiaire d’un régime d’assurance privéReference4. Les habitants du Canada étaient plus susceptibles, par rapport à ceux d’autres pays, de citer le coût comme raison de ne pas avoir accédé à des services de santé mentale lorsqu’ils en avaient besoin (Canada : 15 %; moyenne du FCMW : 11 %), surtout ceux ayant un problème de santé mentale diagnostiqué (34 %).
Adultes qui n’ont pas reçu de services de santé mentale en raison du coût
Texte de remplacement pour le graphique
Les proportions d’adultes qui n’ont pas obtenu de services de santé mentale lorsqu’ils en avaient besoin en raison du coût au cours des 12 derniers mois sont les suivantes : Allemagne, 3 %; Pays-Bas, 3 %; France, 6 %; Suède, 8 %; Nouvelle-Zélande, 10 %; moyenne du FCMW, 11 %; Royaume-Uni, 12 %; Suisse, 12 %; Canada, 15 %; Australie, 18 %; États-Unis, 26 %. Le résultat du Canada dépasse significativement la moyenne du FCMW. Un pourcentage faible est souhaitable.
Remarques
* Le coefficient de variation se situe entre 16,6 % et 33,3 %; utiliser avec prudence.
Le résultat du Canada dépasse significativement la moyenne du FCMW.
Un pourcentage faible est souhaitable.
Exclut les personnes ayant répondu « sans objet » à cette question.
Source
Enquête internationale du Fonds du Commonwealth sur les politiques de santé réalisée auprès de la population générale, 2023, Fonds du Commonwealth.
Une grande proportion des personnes qui n’ont pas accédé à des services de santé mentale en raison du coût ont aussi éprouvé d’autres formes de stress économique, notamment au sujet de leur capacité à payer leur logement (37 %) et à avoir un revenu stable (33 %). La plupart d’entre elles avaient moins de 65 ans, et plus des deux tiers avaient un problème de santé mentale diagnostiqué (71 %). Près de la moitié étaient issues d’un ménage au revenu inférieur à 60 000 $ et 60 % ont déclaré avoir accès à un régime privé d’assurance. Même les personnes bénéficiant d’une couverture d’assurance pouvaient voir leur accès à des soins de santé mentale être freiné par des obstacles tels que les limites de la couverture offerte par le régime, les débours pour les quotes-parts, les franchises et les médicaments, de même que la capacité à s’absenter du travail pour recevoir des soins.
Les dispensateurs de soins peuvent contribuer à la santé mentale en se penchant sur les facteurs de stress et les facteurs liés au mode de vie
Les dispensateurs de soins et autres professionnels de la santé peuvent favoriser la santé mentale des patients en abordant avec eux les facteurs de stress et les facteurs liés au mode de vie. Or, moins de 3 Canadiens sur 10 ont indiqué avoir discuté avec un professionnel de la santé des choses de la vie qui les inquiètent ou les stressent (Canada : 28 %; moyenne du FCMW : 28 %). La mesure dans laquelle les patients ont discuté avec leur dispensateur de soins des facteurs liés au mode de vie comme l’activité physique, l’alimentation saine et l’utilisation de substances variait également, le résultat du Canada étant très semblable à la moyenne du FCMW. Dans le cadre de l’enquête réalisée en 2022 par le FCMW auprès des médecins de première ligne, moins de la moitié des médecins canadiens ont répondu qu’ils évaluaient souvent les besoins sociaux de leurs patients (p. ex. les besoins en matière de logement, de sécurité financière et de sécurité alimentaire)Reference5.
Discussions sur les facteurs de stress avec un professionnel de la santé
Texte de remplacement pour le graphique
Les proportions d’adultes ayant mentionné avoir discuté des choses de la vie qui les inquiètent ou les stressent avec un professionnel de la santé au cours des 12 derniers mois sont les suivantes : États-Unis, 40 %; Australie, 35 %; France, 30 %; Allemagne, 30 %; Suède, 28 %; moyenne du FCMW, 28 %; Canada, 28 %; Nouvelle-Zélande, 27 %; Suisse, 25 %; Royaume-Uni, 21 %; Pays-Bas, 18 %. Le résultat du Canada est semblable à la moyenne du FCMW. Un pourcentage élevé est souhaitable.
Remarques
Le résultat du Canada est semblable à la moyenne du FCMW.
Un pourcentage élevé est souhaitable.
N’inclut pas les personnes qui n’avaient pas vu ou parlé à un médecin ou à un autre professionnel de la santé au cours des 12 derniers mois.
Source
Enquête internationale du Fonds du Commonwealth sur les politiques de santé réalisée auprès de la population générale, 2023, Fonds du Commonwealth.
Discussions sur les facteurs liés au mode de vie avec un professionnel de la santé
Texte de remplacement pour le graphique
40 % des adultes canadiens ont indiqué avoir discuté d’activité physique avec un professionnel de la santé au cours des 12 derniers mois. Ce résultat est semblable à la moyenne du FCMW de 40 %. Un pourcentage élevé est souhaitable.
36 % des adultes canadiens ont indiqué avoir discuté d’une alimentation saine et d’un régime équilibré avec un professionnel de la santé au cours des 12 derniers mois. Ce résultat dépasse significativement la moyenne du FCMW de 33 %. Un pourcentage élevé est souhaitable.
28 % des adultes canadiens ont indiqué avoir discuté des choses de la vie qui les inquiètent ou les stressent avec un professionnel de la santé au cours des 12 derniers mois. Ce résultat est semblable à la moyenne du FCMW de 28 %. Un pourcentage élevé est souhaitable.
15 % des adultes canadiens ont indiqué avoir discuté de leur consommation d’alcool avec un professionnel de la santé au cours des 12 derniers mois. Ce résultat est semblable à la moyenne du FCMW de 16 %. Un pourcentage élevé est souhaitable.
Remarques
* Le résultat du Canada est semblable à la moyenne du FCMW.
†Le résultat du Canada dépasse significativement la moyenne du FCMW.
Un pourcentage élevé est souhaitable.
N’inclut pas les personnes qui n’avaient pas vu ou parlé à un médecin ou à un autre professionnel de la santé au cours des 12 derniers mois.
Source
Enquête internationale du Fonds du Commonwealth sur les politiques de santé réalisée auprès de la population générale, 2023, Fonds du Commonwealth.
Les soins virtuels sont une autre façon d’accéder à des services de santé mentale
Le recours aux soins de santé mentale dispensés de façon virtuelle a considérablement augmenté durant la pandémie de COVID-19Reference6. Les soins virtuels — qui consistent à consulter un professionnel par téléphone, vidéoconférence ou messagerie texte — sont un outil dont les médecins disposent pour favoriser le bien-être de leurs patients. En 2022, environ les trois quarts des médecins de première ligne au Canada ont indiqué que les soins virtuels leur permettaient d’évaluer efficacement les besoins en matière de santé mentale et comportementale de leurs patients. Les soins virtuels de santé mentale ne sont pas encore monnaie courante au Canada : seulement un Canadien sur 9 (11 %) indique avoir consulté un professionnel de la santé mentale en mode virtuel (moyenne du FCMW : 7 %). Néanmoins, l’adoption des soins virtuels de santé mentale et la satisfaction à l’égard de ceux-ci étaient significativement plus élevées chez les adultes canadiens que chez ceux des autres pays participants. La plupart des personnes ayant reçu des soins de santé mentale de façon virtuelle se sont dites assez ou très satisfaites des soins reçus (Canada : 82 %; moyenne du FCMW : 74 %). Les jeunes adultes (19 %) et les femmes (14 %) étaient plus susceptibles d’utiliser les soins virtuels de santé mentale. Près de 3 adultes canadiens sur 4 ayant utilisé les soins virtuels de santé mentale avaient un problème de santé mentale diagnostiqué (72 %).
Les soins virtuels de santé mentale peuvent ne pas être appropriés pour les troubles de santé mentale graves ou aigus, mais ils peuvent être utiles dans les cas d’anxiété, de dépression ou de stress post-traumatiqueReference7, Reference8. Ils peuvent aussi atténuer les obstacles à l’accès aux soins et aider les patients à assurer une meilleure prise en charge de leurs problèmes de santéReference9. Des recherches plus approfondies devront être réalisées afin de mieux comprendre les façons d’améliorer l’accès aux soins virtuels de santé mentale dans les populations marginalisées.
¸éé´Úé°ù±ð²Ô³¦±ð²õ
1.
Statistique Canada. . Consulté le 4 janvier 2024.
2.
Recherche en santé mentale Canada. . 2023
3.
Statistique Canada. . Consulté le 4 janvier 2024.
4.
Association canadienne pour la santé mentale. . 2018.
5.
Institut canadien d’information sur la santé. Résultats du Canada : Enquête internationale de 2022 du Fonds du Commonwealth sur les politiques de santé auprès des médecins de première ligne dans 10 pays — tableaux de données.
6.
Lo B, et al., pour le Mental ºìÁì½í¹Ï±¨ Working Group et l’Ontario COVID-19 Science Advisory Table. . 2022.
7.
Evans C, Bullock HL, Wilson MG, Lavis JN. . 2020.
8.
Bellanti DM, Kelber MS, Workman DE, Beech EH, Belsher BE. . Military Medicine. Mai-juin 2022.
9.
Commission de la santé mentale du Canada. . 2014.
Comment citer ce contenu :
Institut canadien d’information sur la santé. Les Canadiens signalent que leurs besoins en matière de soins de santé mentale augmentent, tout comme les obstacles qu’ils rencontrent pour accéder à ces soins. Consulté le 22 décembre 2024.
Si vous souhaitez consulter l’information de l’ICIS dans un format différent, visitez notre page sur l’accessibilité.