Les arthroplasties de la hanche et du genou continuent de figurer parmi les 3 interventions les plus courantes au Canada. Plus de 160 000 sont pratiquées chaque année, ce qui représente des coûts d’hospitalisation annuels estimés à plus de 1,26 milliard de dollars. Ces chiffres englobent les chirurgies de reprise, qui sont plus complexes, plus coûteuses et plus risquées, et qui entraînent des séjours plus longs à l’hôpital que les chirurgies initiales.

Les arthroplasties de la hanche et du genou améliorent la mobilité et la qualité de vie des patients et font partie des interventions jugées prioritaires pour réduire les temps d’attente.

Les chirurgies de reprise sont coûteuses pour les systèmes de santé : une chirurgie de reprise peut coûter plus du double d’une arthroplastie initiale de la hanche. Elles ont aussi des effets négatifs sur les patients (p. ex. mauvais résultats cliniques et plus longues périodes de rétablissement) et peuvent augmenter les temps d’attente pour les chirurgies. 

L’analyse, qui est publiée dans le rapport annuel du RCRA depuis 2017 et qui est transmise aux chirurgiens orthopédistes du Canada, a révélé que les chirurgies utilisant des fixations non cimentées avaient un taux de reprise dans les 5 ans supérieur à celui des fixations cimentées (une reprise de plus par 100 chirurgies).

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Après avoir examiné l’utilisation d’une fixation cimentée pour les arthroplasties réalisées au Canada à la suite d’une fracture de la hanche, nous avons constaté que les taux de reprise étaient plutôt faibles. Nous nous sommes basés sur ces données canadiennes pour formuler notre recommandation à Choisir avec soin et apporter un changement dans les pratiques chirurgicales. — Dr Eric Bohm, ancien président, Société canadienne d’arthroplastie

Les données ont aussi été utilisées pour appuyer une recommandation émise par Choisir avec soin en 2021 : « N’utilisez pas de fixation non cimentée lors d’une arthroplastie visant à traiter une fracture du col du fémur chez des patientes et des patients âgés. »

« Comparativement à la fixation cimentée, la fixation non cimentée accroît le risque de révision et de fracture périprothétique et ne réduit pas le risque de mortalité. Bon nombre d’études ont été menées sur les issues des fractures du col du fémur. Ces études et les méta-analyses subséquentes, combinées aux données de registres internationaux, ont mené à l’élaboration de multiples lignes directrices recommandant l’utilisation de tiges cimentées lors d’une arthroplastie. L’emploi de tiges cimentées réduit le risque de révision et de fracture périprothétique et n’a aucun effet sur le risque de mortalité. Ces résultats sont semblables aux données canadiennes montrant un accroissement du risque de révision avec une fixation non cimentée qui est indépendant du volume d’arthroplasties du chirurgien ou de la chirurgienne, de même qu’une hausse de la mortalité avec la fixation non cimentéeReference 1 . »

Les données du RCRA sont utilisées pour surveiller l’utilisation des implants au pays et des changements dans les pratiques qui résultent de la recommandation de Choisir avec soin.

L’utilisation d’implants cimentés dans les arthroplasties suivant une fracture de la hanche est passée de 43 % à 58 % entre 2017 et 2022. Sur la base de cette tendance, les données du RCRA ont été utilisées pour prévoir qu’il y aura 41 chirurgies de reprise de moins par année au Canada d’ici 5 ans en raison du plus faible risque de reprise associé aux chirurgies réalisées avec une fixation cimentée, comparativement aux chirurgies réalisées avec une fixation non cimentée.

Les coûts moyens actuels d’une hospitalisation pour chaque chirurgie de reprise sont estimés à 23 000 $, sans compter les services hors hôpital, comme les frais de réadaptation. On prévoit donc que la réduction du nombre de chirurgies de reprise entraînera des économies d’environ 950 000 $ pour les systèmes de santé et que le temps d’attente pour un remplacement de la hanche sera plus court pour 68 Canadiens. Ces économies et avantages pour les systèmes de santé canadiens seraient réalisés en une année seulement et se poursuivraient pendant de nombreuses années.

Les avancées réalisées dans les arthroplasties de la hanche ont entraîné un virage dans les pratiques au cours des dernières années. Il est crucial de surveiller ces tendances pour comprendre les résultats à long terme pour les patients ainsi que les incidences financières pour les systèmes de santé. Avec une bonne compréhension des facteurs qui contribuent aux chirurgies de reprise grâce à une analyse des données pancanadiennes comparables, il est possible de soutenir les pratiques cliniques exemplaires, d’améliorer les résultats pour les patients, de réaliser des économies au sein des systèmes de santé et, finalement, de réduire les temps d’attente pour les arthroplasties de la hanche.

• Remplacements articulaires
• Rapport annuel du RCRA : arthroplasties de la hanche et du genou au Canada — série
• Registre canadien des remplacements articulaires (RCRA)
• Incidence de la reprise précoce d’arthroplasties de la hanche et du genou

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